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Marcel Duchamp 1887-1968

Anne Sanouillet et Marcel Duchamp, New York (1963)

Man Ray - Portraits de Marcel Duchamp (1924)

Pour visionner un grand nombre de vidéos sur Duchamp, voir

Cinéma, musique dada


Nul peut-être n'aura été moins dadaïste --– membre d'un mouvement –-- et plus dada --– incarnation d'un état d'esprit –-- que Marcel Duchamp. Alors que pour beaucoup l'explosion dadaïste et sur-réaliste a été l'élément catalyseur d'une découverte --– je pense aux animateurs de Littérature --, pour tant d'autres l'aubaine qui leur aura donné à bon compte la vie littéraire, il est évident qu'à travers Dada et le surréalisme Duchamp est resté lui-même. Son évolution intérieure, commencée dès avant le cubisme, ne porte la marque d'aucune influence connue. Il trouve rassemblés en lui les éléments constitutifs de la révolte dadaïste à l'état pur, c'est-à-dire l'absence totale de principes et de préjugés, la liberté de construire ou de détruire dans le plus total désintéressement, tout étant d'ailleurs égal et permis : « Il n'y a pas de solution, dit Duchamp, parce qu'il n'y a pas de problème. » Ce sens aussi de l' « umour », cette affection pour les calembours qui sont toujours comme le contrepoint visible d'une architecture inexprimée, ce désir de se formuler en sentences dépourvues de tout lyrisme ou en contrepèteries qui savent si bien transcender le comique. « Mon ironie, dit encore Duchamp, est celle de l'indifférence : méta-ironie. »

Michel Sanouillet

Pierre Nahon: "L'art contemporain est capable du meilleur comme du pire"

Ancien directeur de la prestigieuse Galerie Beaubourg et expert mondialement reconnu du Nouveau Réalisme, courant artistique qui regroupa des noms aussi célèbres que César, Arman, Klein ou Tinguely, Pierre Nahon revient, dans son Dictionnaire amoureux de l'Art moderne et contemporain (Plon), sur ses quarante années de passion pour le monde de l'art et ses figures les plus emblématiques, dont Duchamp, Basquiat, Beuys, Stella, Warhol, Niki de Saint Phalle ou Jeff Koons, auquel le Centre Pompidou consacre actuellement une importante exposition. [...]

D.S.S.: Comment définir, justement, l'art contemporain? Cette question s'avère d'autant plus fondamentale que ce que les philosophes ou théoriciens de l'art considèrent être de "l'art contemporain" ne nous est pas nécessairement, loin s'en faut, contemporain, au sens étymologique, temporel et chronologique, du terme!

P.N.: Absolument! L'exemple le plus éclatant est, sans conteste, Marcel Duchamp, que l'on considère être généralement, à juste titre, comme l'initiateur de l'art contemporain. Or les premières grandes oeuvres dites "d'art contemporain" de Marcel Duchamp datent de la première décennie du XXe siècle, entre les années 1910 et 1920, lors de la Première Guerre mondiale: il y a donc, déjà, un siècle! [...]

P.N.: Duchamp, pour lequel je nourris une grande estime artistique et intellectuelle, a véritablement opéré une rupture - le mot est aussi significatif qu'important - par rapport au passé. Ses oeuvres d'art, à l'époque, étaient proprement révolutionnaires. Et, là encore, le mot "révolutionnaire" prend tout son sens. Il y a "art contemporain" là où il y a, en matière d'art, "révolution": quelque chose d'à ce point nouveau, peut-être choquant pour le sens commun, qu'il échappe à toute définition, à tout ordre, à toute classification théorique, conceptuelle ou philosophique. Duchamp a inventé, en art, un autre langage, différent, une démarche inconnue jusque-là, mais, surtout, un autre regard sur, non seulement le monde en général, mais l'objet en particulier. Bref: c'est le rapport entre l'artiste, l'objet et le regard que le spectateur jette sur ce même objet qui a là radicalement changé, au point de dérouter, très souvent, ses contemporains justement. L'art contemporain est donc tout d'abord et avant toute chose, avant même tout aspect formel, tout critère esthétique ou toute norme technique, ce qui fait "sens", fût-il, comme dans le cas de Duchamp, détourné!

D.S.S.: C'est d'ailleurs là, en somme, la définition que vous donnez finalement, dans votre "dictionnaire", de l'art, tout simplement et par-delà même la notion "d'art contemporain"!

P.N.: Exact! Ainsi, la meilleure chose que je puisse faire pour nous entendre, à ce niveau de compréhension, est de vous livrer la définition du mot "art" telle qu'elle se trouve, appliquée à l'art contemporain, dans mon "dictionnaire amoureux". Je vous la lis donc, presque textuellement: "Les artistes qui remettent en cause toute définition de l'oeuvre d'art nous obligent à adopter la définition formelle suivante: ce qui fait l'oeuvre d'art, c'est avant tout le regard porté sur un objet. Le modèle typique est le ready-made (objet industriel exposé tel quel par l'artiste), par exemple l'urinoir de Marcel Duchamp (Fountain, datant de 1917). Je pense que cette définition de l'art contemporain s'avère en effet là, pour minimaliste qu'elle soit, la plus satisfaisante pour les exigences de la raison... si tant est qu'il faille absolument, sur ce point, raisonner plutôt que de se laisser guider, plus naturellement, par le goût ou l'intuition. [...]

Daniel Salvatore Schiffer dans L'Express du 5 décembre 2014

Marcel Duchamp : « Faisons de notre vie une oeuvre d'art »

Marcel Duchamp, l'artiste qui a influencé le monde de l'art en toute simplicité, l'artiste qui ne s'est laissé enchaîner par aucune convention. Sa liberté a fait son oeuvre. Et c'est précisément sa liberté « duchampienne » qu'est venu présenter au début du mois de mars au théâtre Studio Hrdinu, dans le quartier pragois de Holesovice, le tandem d'auteurs composé de Frédéric Cherboeuf et Guillaume Désanges, deux cousins qui travaillent ensemble depuis plus d'une trentaine d'années. Dans cette représentation exceptionnelle multilingue, réalisée sous forme de procès fictif entre l'Histoire de l'art, comme partie plaignante, et Marcel Duchamp, en tant qu'accusé, Frédéric Cherboeuf, seul acteur sur scène tout au long de la pièce, dévoile un artiste balançant entre le réel et le surréel, tel un éventail de possibilités illimitées et de remises en cause, qu'il a fait découvrir à l'art. Car c'est peut-être bien l'accident qui crée le chef-d'oeuvre. Radio Prague a rencontré Frédéric Cherboeuf après le spectacle dans la capitale tchèque, ville qu'il trouve « fascinante, douce et dynamique à la fois. » [...]

Emission et article de Radio Prague - le 22 mars 2014

Cent ans de ready-made : "et pourtant, elle tourne !"

Art conceptuel - 1913 - 2013. C'est le centenaire du ready-made.

Cent ans qu'elle fait grincer des dents, qu'elle déconcerte et qu'elle agace...

La roue de vélo posée sur le tabouret blanc par Marcel Duchamp tourne toujours et l'art conceptuel qu'elle invente soulève encore autant de questions.

Faut dire... En à peine plus de 10 ans d'activité artistique, avec une toile principale, deux panneaux de verre, quatre identités (Marcel Duchamp, Rrose Sélavy, R. Mutt, Marchand du Sel) et quelques ready-made, si on ne cite que les oeuvres les plus révolutionnaires, Marcel Duchamp bouleverse l'art plus qu'aucun artiste ne l'avait fait auparavant. Il va plus loin que Kandinsky qui a inventé l'abstraction à peine trois ans auparavant. Avec lui, tout bascule.

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Charlotte Montpezat, Le Huffington Post, 16 juillet 2013

Avoir l'apprenti dans le soleil / To Have the Apprentice in the Sun - 1914

La bicyclette -- un leitmotif qui ne serait pas un hasard...


Marcel Duchamp éditeur (L'élargissement de l'art au-delà du concept d'oeuvre)

De Marcel Duchamp, le spectateur contemporain sait qu'il a révolutionné le concept d'oeuvre d'art, en proposant avec ses ready-mades qu'une oeuvre ne soit plus forcément un objet créé par la main de l'artiste grâce à son supposé génie et à la maitrise d'un savoir faire appartenant aux médiums conventionnels des beaux-arts. Au contraire, l'oeuvre ready-made — à l'instar du Porte-bouteilles (1914) ou de Fountain, alias L'Urinoir (1917) — peut être n'importe quel objet déjà existant et converti au rang d'art par un jeu dont on peut dire, de façon extrêmement succincte, qu'il intègre à la fois l'intentionnalité de l'artiste, la reconnaissance par le récepteur et la validation institutionnelle.

De façon complémentaire, nous voudrions toutefois souligner que l'intérêt du travail de Marcel Duchamp n'est pas seulement d'avoir profondément modifié notre conception de l'oeuvre d'art, mais également d'avoir préfiguré une situation esthétique dans laquelle la notion même d'oeuvre ne suffit plus à circonscrire le concept d'art. Cette configuration, qui prend réellement son essor avec l'art conceptuel, est plus que jamais d'actualité à l'heure où la figure de l'artiste est souvent comparée à celle d'un chercheur [...]

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(Excellent article, mais difficilement accessible car t-o-m-b-o-l-o.eu requiert l'utilisation des derniers navigateurs supportant la technologie HTML5)

Jérôme Dupeyrat - 11 juillet 2013

Marcel Duchamp, "La transfiguration du banal"

L'oeuvre de Marcel Duchamp (1887-1967) bouleverse radicalement l'art du 20e siècle. Avec l'invention, dans les années 10, du ready-made, il ouvre la voie aux démarches avant-gardistes les plus extrémistes.

La place de l'objet

Tous les mouvements qui utilisent des objets de la vie courante, pour surprendre comme le Surréalisme, pour évoquer, critiquer, voire poétiser la société de consommation comme le Pop art et le Nouveau réalisme, ou pour réconcilier l'art et la vie comme Fluxus, lui sont redevables d'avoir transgressé les coutumes académiques. Après Duchamp, le carcan des médiums traditionnellement employés éclate et il devient possible d'utiliser n'importe quel objet, avec ou sans transformation.

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Extrait du

Concours interne de l'agrégation du second degré

Section arts option arts plastiques - Programme de la session 2014

Question relative au XXe siècle : L'image et le texte dans la peinture, la photographie, le dessin, les installations..., de Marcel Duchamp à nos jours.

DUCHAMP, Marcel, Duchamp du signe suivi de Notes. Écrits réunis et présentés par Michel Sanouillet et Paul Matisse. Nouvelle édition revue et corrigée avec la collaboration de Anne Sanouillet et Paul B. Franklin, Paris, Flammarion, 2008.


Teeny et Marcel par Man Ray - 1955

Marcel Duchamp

Marcel Duchamp, né le 28 juillet 1887 à Blainville près de Rouen, est un personnage clé du Dadaïsme. Ce sont surtout les ready-mades du peintre, sculpteur et artisan d'objets français qui sont à l'origine de son impulsion artistique ; il peut ainsi montrer l'absurdité de l'art traditionnel, des conventions et de la forme à l'aube du 20e siècle. En 1904, Marcel Duchamp s'installe à Paris et commence à peindre des portraits traditionnels ainsi que des paysages impression-nistes. Tandis que ses frères et sa soeur, respectivement le peintre Jacques Villon, le sculpteur Raymond Duchamp-Villon et l'artiste peintre Suzanne Duchamp, jouissent déjà d'une certaine renommée en tant qu'artistes, Marcel Duchamp gagne sa vie en faisant par exemple des illustrations pour le Courrier français.

A partir de 1910, il réalise certaines oeuvres sous l'influence de Paul Cézanne et, inspiré par Georges Braque et Guillaume Apollinaire, il adopte comme modèles le cubisme et le futurisme un an plus tard. Il crée alors des tableaux contenant les différentes phases de déroulement d'un mouvement comparables à la chronophotographie.

Indépendamment des mouvements dadaïstes, Marcel Duchamp fait des expériences avec des objets du quotidien fabriqués en série dès 1913, objets qu'il extrait de leur propre contexte et qu'il "élève par son seul choix d'artiste pour lui donner la dignité d'un objet d'art", comme c'est le cas de son célèbre ready-made Roue de bicyclette (1913). Sa distance ironique par rapport au monde des choses et à l'art est moderne, avant-gardiste et scandaleuse, quand il affirme par exemple qu'un urinal déjà utilisé est une oeuvre d'art et qu'il le propose dans le cadre d'un concours (Fontaine).

Fontaine / Fountain (1917 - 1964)

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Duchamp émigre à New York et y fait la connaissance de Man Ray, Katherine S. Dreier et du couple Arensberg, qui sont ses mécènes et collectionneurs passionnés de son art les plus importants. En 1921, la première et unique édition de la revue New York Dada paraît et a pour éditeurs Marcel Duchamp ainsi que Man Ray.

Tonsure de Marcel Duchamp. Photo par Man Ray (1919)

Après plusieurs expériences avec les problèmes cinétiques et appareils optiques, Marcel Duchamp quitte l'Amérique pour se rendre à Paris et se consacre à partir de 1925 presque exclusivement aux échecs (dans ce contexte, le film Dadascope montrant Duchamp et le champion d'échecs Larry Evans faisant une partie dans l'eau apparaît en 1958). En 1941, l'artiste emballe l'intégralité de son oeuvre sous forme de petites répliques dans une boîte appelée La Boîte en valise et est l'initiateur d'une importante exposition surréaliste à New York un an plus tard. A la fin de la guerre, il crée d'autres ready-mades qui influencent fortement l'artisanat d'objets de cette époque.

La Boîte-en-valise (1936-1941/1968)

Marcel Duchamp meurt le 2 octobre 1968 à Neuilly-sur-Seine. Dada, au même titre que les théories de Freud ainsi que l'expérience vécue de la Première Guerre mondiale, influencent l'ensemble de son oeuvre exposée aujourd'hui principalement au Philadelphia Museum of Art.

Art Directory

Marcel Duchamp : "tuer le père"

Cent ans après l'exposition majeure dans l'histoire de l'art moderne : l'Armory Show de mars 1913, au-cours de laquelle Marcel Duchamp présenta son Nu descendant l'escalier (1912), la question de l'héritage de l'artiste sur la création contemporaine se pose toujours.

Il n'y a aucun doute sur la pertinence de l'influence du créateur des ready-made, ces objets sortis de leur contexte industriel pour en faire des oeuvres d'art à part entière et exposées dans les musées : Roue de bicyclette (1913), Fontaine (1917) c'est à dire le fameux urinoir... Tant cette doctrine de l'appropriation par l'artiste a fait florès : Dada, surréalisme, Pop Art...

Au contraire, c'est plutôt la trop grande influence de Duchamp qui pose certaines questions, car là où le bât blesse c'est que le mimétisme dans l'appropriation du banal voire du vide par l'artiste conceptuel contemporain pousse la démonstration jusqu'à un absurde qu'il est impossible de critiquer sans passer pour un réactionnaire.

Comme certains observateurs osent le faire remarquer : l'anticonformisme d'il y a un siècle a conduit à un conformisme actuel, et finalement les nouveaux dogmes liés à la provocation crasseuse et au rejet de tout effort manuel de l'artiste, sont devenus les bases d'un nouvel académisme.

Imposer un art officiel basé sur une provocation vieille de cent ans n'a plus aucun sens. Cela va même à l'encontre des principes de Marcel Duchamp lui-même (certes, parfois contradictoires) soucieux d'une liberté individuelle quasi anarchiste et qui méprisait le commerce de l'art, alors que la création contemporaine est actuellement dominée par des artistes-financiers calculateurs soumis aux exigences du marché et de la publicité facile.

27 mars 2013

Photo de M.D. par Duane Michals - 1964

Sébastien RONGIER : Marcel Duchamp, Francis Picabia... et moi ! Histoires de poils (L.H.O.O.Q. etc...)

8 décembre 2012

Frederic HAUDEGOND : Marcel Duchamp et son "Nu descendant un escalier n° 2"

7 novembre 2012
Neuf moules mâlic (1914-1915)

Christine SIMEONE : Daniel Cordier, pour l'art et pour mémoire

18 avril 2012

Séverine GOSSART : Note sur la situation de Duchamp dans « L'esthétique du silence » de Susan Sontag

10 avril 2012

Couverture du catalogue contenant le scandaleux "Mille et unième Item" de la non-exposition du
Nu descendant l'escalier. Voir le récit au livre bleu.
Nude Descending the Staircase / Nu descendant l'escalier

Marcel Duchamp chez Andy Warhol

Le Grand verre (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même)
La Boîte verte / The Green Box (dont le contenu a été publié dans Duchamp du signe suivi de Notes)

(collection de photos et oeuvres)

Marcel Duchamp par Man Ray

Un Jeu d'échecs à Pasadena

Photo : Julian Wasser

La célèbre photo du jeu d'échecs entre Marcel Duchamp en constume cravate et Eve Babitz nue au Musée d'art de Pasadena en 1963. La jeune fille se vengeait de ne pas avoir invitée à la fête d'inauguration de l'exposition. Duchamp avait assisté à la première en 1913 à Paris du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, qui avait provoqué un scandale. La jeune et voluptueuese opposante était la fille de Sol Babitz, (violiniste co-fondateur du "Early Music Laboratory") et la petite-fille de Stravinsky. Duchamp lui a infligé un échec et mat à chaque partie tout en discutant de L'Oiseau de feu.


Sophie Stévance : Les opérations musicales mentales de Duchamp. De la "musique en creux"


MoMA | The Collection | Marcel Duchamp

Une trentaine d'oeuvres de Duchamp.


Slideshows sur Duchamp

(+ sur Dadaismo, etc. en espagnol)


(Marcel Duchamp World Community)

Trébuchet (1917)

Marcel Duchamp (1917)

Reunion Marcel Duchamp - John Cage

Teeny Duchamp, Marcel Duchamp et John Cage au Ryerson Institute de Toronto, le 5 mars 1968

John Cage (1912-1992) était un passionné d'échecs. Alors que dans ses compositions, il se fiait au hasard, aux échecs par contre, il était fasciné par la prévisibilité. En 1968, il a joué avec son ami Marcel Duchamp, champion de Haute-Normandie en 1924, une partie d'échecs. L'échiquier utilisé lors de cette « Reunion », construit par Lowell Cross, compositeur d'oeuvres électro-acoustiques et multimédia, ingénieur et constructeur d'instruments, possédait des contacts électroniques qui, lors de chaque mouvement, modifiaient la structure sonore d'un morceau de musique relié ou déclenchaient la projection d'une diapo. A la fin de la performance il ne restait plus personne dans la salle.

Affichette inédite de la "réunion" (Collection particulière).

Reunion : Partie d'échecs entre John Cage et Marcel Duchamp

Marcel Duchamp est une figure phare de l'art contemporain. Il est généralement rattaché au mouvement Dada, du début du XXème siècle. Cependant son travail ne s'est évidemment pas arrêté là. Il rencontre John Cage en 1941 et l'ouvre à des perspectives dadas comme le hasard, et lui transmet sa passion pour les échecs.

Aujourd'hui, nous nous pencherons sur Reunion, de 1968, qui consiste en une partie d'échecs entre John Cage et Marcel et Teeny Duchamp. Il s'agit de la dernière apparition publique de Marcel Duchamp, ce qui rend la rencontre d'autant plus marquante. Ils ne sont pas les seuls à collaborer sur ce projet, en effet, il y a aussi toute une équipe technique pour ainsi dire, où l'on retrouve d'ailleurs des noms familiers comme celui de David Tudor entre autres qui était chargé de la musique électronique. Teeny et Marcel Duchamp se sont relayés pour jouer contre Cage sur un plateau d'échecs électronique relié à des machines qui produisaient des sons. Chaque mouvement des pièces sur le plateau modifiait la musique, ce qui rend un effet sonore particulier, complètement aléatoire pour ne pas dire hasardeux – en d'autres termes, parfaitement dans la lignée de pensée de John Cage et de Marcel Duchamp.

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Publié le 12 avril 2013 sous Oeuvres d'art total

John Cage: Music for Marcel Duchamp

Exécuté par Eliza McCarthy, piano preparé.


Quelques ready-mades

En avance du bras cassé / In Advance of the Broken Arm
Peigne / Comb (1916) "Quelques gouttes de hauteur n'ont rien à faire avec la sauvagerie"
Underwood

A bruit secret / A Secret Noise

Unhappy ready-made / Ready-made malheureux

Un critique d'art dénonce la « bulle » Damien Hirst

4 avril 2012 [...] "Associant le requin de Damien Hirst aux readymades, [Julien] Spalding écorne au passage Marcel Duchamp. S'appuyant sur une étude récente entendant prouver que l'urinoir de Duchamp n'était en fait, à l'origine, qu'une oeuvre factice présentée par la baronne féministe Elsa von Freytag-Loringhoven, pour contester la domination masculine sur la société et que Duchamp lui-même ne s'était approprié l'idée que plus tard, il explique que la valeur de Damien Hirst s'effondrera, tout comme s'est effondrée par le passé, selon lui, la valeur d'artistes inspirés par l'« arnaque » de Duchamp." [...]

50 cc air de Paris / 50 cc of Paris Air (1919)
Philadelphia Museum of Art
Elevage de poussière / Dust Raising. Photo by Man Ray (1920)
Why Not Sneeze?
Fresh Widow (1920/1964)

LES ROTORELIEFS DE MARCEL DUCHAMP

Rotoreliefs
Plusieurs éditions : 1935 Paris, 1953 New York, 1959 Paris, 1963 New York, 1965 Milan.
Prière de toucher / Please Touch (1947)

Article par Alain Cueff dans Le Journal des Arts - n° 100 - 3 mars 2000.


Les Oeuvres de l'artiste Marcel Duchamp
en 15 thèmes + une biographie de M.D. sur WahooArt.com (un site exceptionnel).


Dada without Duchamp / Duchamp without Dada
Un article pertinent et bien documenté du professeur Marjorie Perloff.


Encounter with Marcel Duchamp
Contient une reproduction et une explication d'Étant donnés et les dates importantes de la vie de Duchamp entre autres trésors inédits.

Étant donnés / Given

Étant Donné Marcel Duchamp

Présentation et sommaire du n° 10 de la revue consacrée à Duchamp et à son ami des dernières années, l'artiste italien Gianfranco Baruchello. Les 300 pages et 372 illustrations souvent inédites fournissent une mine d'informations sur cette période de la vie de Duchamp. Textes en anglais et en français dans une présentation soignée.


Making Sense of Marcel Duchamp

Historique interactif animé qui permet d'explorer les idées et les influences à la source de l'art de Duchamp.


Marcel DUCHAMP en français sur le web

Le site incontournable sur Duchamp : explications des oeuvres, reproductions, bibliographie dans une présentation exemplaire.


Porte-bouteilles / Bottlerack

L.H.O.O.Q. (1919)

Duchamp de l'esthétique à l'éthique

Biographie, chronologie, esthétique, les ready-made, les oeuvres de Duchamp : Wikibooks


Marcel Duchamp, artiste ou anthropologue ?

Alain Boton présente succinctement sa thèse, sachant qu'elle repose sur une argumentation très serrée et donc réfutable, contenue dans un ouvrage intitulé Marcel Duchamp par lui-même, ou presque qui justement peine à trouver sa place dans le débat public parce qu'il expose des traits peu glorieux pour l'art moderne.


Belle Haleine - Eau de Voilette

Lors de la vente de la collection Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé par Christie's les 22-24 et 25 février 2009 à Paris, ce flacon à parfum « Belle Haleine - Eau de Voilette » et son étui en carton signés Marcel Duchamp ont été adjugés 8,913,000 euros (sur une estimation de 1,000,000 à 1,500,000 euros) devant les applaudissements du public.

Rrose Sélavy (1921) par Man Ray. Le nom est un calembour sur les mots "Eros, c'est la vie".

Le dernier ready-made de Duchamp

Marcel Duchamp a recueuilli les cendres de son cigare dans cette urne au cours du dîner Rrose Sélavy le 15 mai 1965. Cliquer pour voir le menu.


Cette photo a fait la couverture intérieure du 1er numéro de la Revue de l'Association pour l'Etude du Mouvement Dada en octobre 1965. L'urne est un ready-made provoqué qui doit, en principe, contenir les cendres de Marcel Duchamp, tombées sans intermédiaire de sa main à cigare au cours du dîner Rrose Sélavy qui réunissait une trentaine de membres de l'Association autour de Duchamp, le samedi 15 mai 1965, au restaurant Victoria à Paris. Un procès-verbal, attestant le contenu de l'urne lu par le président [Michel Sanouillet] ayant été brûlé dans ladite urne à la demande de Duchamp, on ne peut dire ce qu'elle contenait exactement.

Parmi les assistants se trouvaient, de gauche à droite, Jacques Fraenkel (neveu de Théodore Fraenkel), Marcel Duchamp, Gabrielle Buffet-Picabia et Rodrigo de Zayas (fils de Marius de Zayas).

Photo Jampierre